Jacqueline Salmon

Misuzu Kaneko à Senzaki

Misuzu Kaneko à Senzaki, Japon, 2014 - 14

J'ai connu en France à l'occasion d'un cours de japonais l'existence de la poétesse Misuzu Kaneko, et j'ai été impressionnée par la simplicité et la profondeur de ses poèmes desquels se dégageaient immédiatement des images.  Lorsque j'ai su qu'elle était inconnue en France , j'ai fait le projet de la faire traduire et d'aller sur les lieux où elle a vécu dans une petite ville vivant de la pêche : Senzaki  dans la préfecture de Yamaguchi
J'ai fait le voyage en 2014, reçue par le temple bouddhiste de Shiraky à quelques kilomètres de là . Les lieux semblaient ne pas avoir bougés depuis le début du XXe siècle. J’ai pu rencontrer les descendant de la famille de Misuzu Kaneko et être accompagnée sur les lieux qui l’avaient inspirée. J’ai visité le petit musée qui lui est consacré , j’ai photographié les fenêtres des maisons particulières affichant ses courts poèmes, petit reportage ethnographique  qui aura sa place en pages annexe.  On m’a confié des photographies de famille, et  Je me suis rendu compte de l’importance de la poétesse dans sa région et de son aura au Japon où l’on lisait  ses poèmes à la télévision au moment de la catastrophe de Fukushima.
De retour,  Danièle Faugeras  des éditions Eres -  connues pour sa  petite  collection  de poésie étrangère : Po&psy  a  tout de suite été intéressée. Une demande de subvention à la traduction– habituellement accordée- à été déposée au CNL et le petit livre de bilingue d’ une quarantaine de poèmes  que j’ai sélectionnés  dans plusieurs recueils et qui sont traduits par Brigitte Allioux sortira en mars 2018 avec  3 photographies noir et blanc .

Le projet est plus important.  Nous voulons  publier dans la foulée, toujours chez Eres mais cette fois-ci dans la collection plus prestigieuse Aparté,   un livre associant les photographies en couleurs des lieux où elle a vécu, les poèmes, et les documents biographiques et bibliographiques selon le fil conducteur d’un texte de Christine Buci- Glucksmann.  J’ai désiré un texte de Christine Buci- Glucksmann  parce que nous avons déjà fait un livre ensemble : Entre Centre et Absence  sorti en 2000 chez Marval en France chez Kehrer en Allemagne et qu’elle est  auteur d’ un livre qui  été important dans mon attrait pour le Japon :  l’Esthétique du temps au Japon aux éditions Galillée.
Ce livre  accompagnera  une exposition  modulable en fonction des lieux.
La première sera à la Médiathèque Voyelles de Charleville pendant le festival de poésie étrangère «  les ailleurs » en octobre 2018 puis elle sera au «  Bleu du ciel » à Lyon début 2019.  D’autres  lieux sont intéressés : le musée d’Art et d’Histoire d’Evreux en lien avec la Médiathèque et la Maison des arts Solange Baudoux, Le musée Tavet-Delacour à Pontoise.