Jacqueline Salmon

Sangatte, le hangar

choisir de traiter un sujet comme celui du hangar de sangatte, c'est assembler dans un projet, mon souci d'historienne, mon désir d'artiste et mon émotion de citoyenne.
c'est à paul virilio, avec qui je venais de réaliser le livre "chambres précaires " sur les lieux du samu social à paris, que je dois l'énergie qu'il a fallu pour me lancer dans ce travail, et à l'université d'arras associées à la maison des arts de sallaumine l'intérêt immédiat qui a rendu possible une première exposition.
la croix rouge française en la personne de michel derr directeur du centre de sangatte, m'a accueillie chaleureusement; le sujet n'était pas encore à la une de l’actualité. paul virilio disait que l'on était face au début d'un phénomène qui caractériserait le 21ème siècle et qui était celui d'une grande vague de migration des pays pauvres vers les pays riches; et moi, je pensais en imaginant le hangar: à quoi cela ressemble t'il ? qu’a mis en oeuvre la société ou je vis face à un tel problème? car je suis bien de cette époque et de ce monde là, en parti responsable, et si je ne suis pas aujourd'hui contrainte à l’exil, ce n'est que par une succession de hasard.