Paysages d’Epinal
projet pour le Musée de l’image 2002
" on parlerait d'images populaires, de stéréotypes, d'icônes, et des multiples sens du mot image..."
Ma première réaction a été de penser: je voudrais appeler ce travail, Images d'Épinal, et il me semblait qu'avec ce titre simple tout était dit de la manière émerveillée et enfantine avec laquelle j'avais décidé de regarder la ville. Je voulais faire des images et déceler l'image que la ville avait choisi de se donner d'elle même, fière de son patrimoine imagier, mais certainement inconsciente de son inscription dans les désirs et les réalisations du service des parcs et jardins par exemple..
En 2002 le responsable du programme de fleurissement de la ville avait choisi le thème des voyages, et de ronds points en ronds points on passait de la Grèce à l'Afrique, de l'Autriche aux îles caraïbes. Des cartes postales reçues étaient la première source d'inspiration pour ces compositions amalgamant tous les clichés d'une connaissance très relative des pays choisis. L'année suivante, chaque rond point ne contenait que des plantes dont la première lettre du nom était la même que celle du nom du rond point, j'ai adoré ce jeu, qui avait quelques connivences avec mon amour de la botanique.
On peu imaginer que dans ces règles de composition très approximatives, et pleines d'exceptions étaient semblables à celles des imagiers. Venues d'une une culture très populaire, et dirigées vers le plus grand nombre. Le goût du jeu teinté d'un demi-savoir était le même aussi; et voilà que consultant les riches collections du musée je retrouvais les thèmes choisis, exotisme, sciences naturelles, et tout ce qui tournait autour de l'armée de Napoléon, largement cité sous forme d'images découpées installées dans la ville: cantinière, grenadier auréolés en quelque sorte de l'affection que l'on donne aux images d'Épinal, et au temps du passé. j'ai ensuite trouvé "Paysages" qui sonnait comme images,
le titre. Puis j'ai eu l'idée de demander à Bruno Duborgel dont le livre sur l'icône, m'avait beaucoup appris s'il pouvait écrire sur ce sujet, et son texte était si juste, si précis par rapport à la position délicate que j'avais choisie qu'il a été largement mis en espace dans l'exposition, prévenant tout risque de lecture des images infléchissant vers la dérision.
Jacqueline Salmon, 2002-2003