VETEMENTS / DEVETEMENTS
 
 Sans 	            cesse, depuis 1977 (et auparavant), Aline Ribière imagine 	            et réalise des robes imprévisibles, des cafetans improbables, 	            des mues inconcevables, des peaux fabuleuses. Elle crée des 	            sculptures molles, des figures textiles. Dans des performances, 	            elle se vêt, discrètement, sans geste.
 Sa Robe Rouge (1977), baroque, est 	            constituée d’alvéoles 	            hexagonales qui permettent d’entrevoir la nudité du 	            corps de la femme, en particulier le nombril. Son Filet  (1978) 	            serait un réseau flottant, un piège souple, destiné à  pêcher, 	            près de la mer, sur la plage, une sirène. La Robe 	            en papier (1979) s’ouvre et se ferme, quand la femme semble 	            jouer à cache-cache, à des jeux de séduction 	            où le corps est tantôt montré, tantôt 	            dissimulé. Le Cerf-volant (1979) est à la fois une 	            sculpture, une peinture, un manuscrit brodé, une  performance, 	            une carcasse qui pourrait presque s’élever en l’air 	            face au vent. Le « cerf-volant » comporte une queue, 	            une traîne. La Robe à l’envers (1981) joue avec 	            l’envers et l’endroit, avec le dedans et le dehors, 	            avec l’intérieur et l’extérieur, avec 	            l’intimité et l’exposé ; elle déverse 	            les viscères de la femme, le labyrinthe des entrailles ; 	            Aline Ribière écrit alors « Je sais qu’au 	            moment de ma mort mon énergie s’échappera de             mon ventre sans que je puisse la retenir                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      ». 
 
 Gilbert Lascault.















