Sylvianne van de Moortele, Loco Paris 2021

couverture
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C’est dans sa jolie maison du Beaujolais que Jacqueline Salmon me reçoit pour notre première rencontre, maison de pierre dorée au milieu d’un ancien village de vignerons et de tailleurs de pierre à la pointe sud des Monts du Beaujolais. Jacqueline Salmon est venue me chercher à la gare de Lozanne, nous ne nous connaissons pas encore et alors que la poignée de voyageurs descend de la passerelle qui enjambe les voies, elle vient spontanément à ma rencontre. « Je savais que c’était vous » me dit-elle simplement. Ayant vu des portraits d’elle, je la reconnais aisément : de taille moyenne, un corps élancé, un port de tête altier de danseuse où deux grandes mèches de cheveux noir-jais encadrent un long visage fin. Les présentations étaient faites.

Dans la fraîcheur de la maison, Jacqueline nous sert à satiété une citronnade fort bienvenue pour apaiser la chaleur caniculaire de cette fin d’été[1]. Notre conversation commence sous le regard attentif et bienveillant de Jean-Christian Fleury - mari et complice - qui sera souvent présent lors de nos entretiens apportant de temps à autre un nom ou une précision. En fond sonore une petite musique de dessins animés : la maison abrite un des petits-enfants que mon hôte se fait une joie et un devoir d’accueillir à chaque trêve scolaire. Le moment est propice pour évoquer son parcours en commençant par le début, l’histoire familiale.
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[1] Nos entretiens se sont échelonnés entre août 2018 et septembre 2019. Les passages mis entre guillemets dans le texte sont des extraits des enregistrements réalisés lors de ces entretiens.