Jacqueline Salmon
Objets d'étude et autres réveries
Museum d’histoire naturelle, Lyon 2000
Lorsque Michel Côté m’a proposé une exposition dans le cadre de la préfiguration du musée des Confluences à Lyon, j’ai tout de suite eu le désir de voir et de montrer l’envers du musée : les réserves, lieux inaccessibles au visiteur, lieux à rêver, où l’on imagine des objets accumulés, archivés, oubliés peut-être ; quelque chose qui tiendrait à la fois du grenier et d’une encyclopédie par l’objet. Les réserves du musée Guimet ne m’ont pas déçue, et les conservateurs qui se penchent sur les trésors non encore répertoriés ont très vite compris ce que je cherchais : une représentation de l’âme du collectionneur et de l’esprit d’un musée qui désirait allier sciences naturelles et ethnologie pour montrer la richesse et la diversité du monde. Lorsque j’ai su que l’accrochage se ferait pour l’inauguration d’une exposition sur la Lune, j’ai pensé, en dialogue, parler de la terre. De la terre, et des rêveries du repos... pensais-je en souvenir du livre de Bachelard. De la terre et de la mort... c’est ainsi que j’ai décidé de ne montrer que ce qui avait vécu, et dont on avait pour l’étude gardé précieusement la dépouille.
Araignées, papillons et coccinelles, ossements d’ours et de bovidés, squelettes d’oiseaux, d’humains, de singes, peaux de reptiles, crânes de suppliciés, momies de poissons, d’ibis, de chats, étoiles de mer, coquillages, oiseaux « en peau », poissons, tatous naturalisés, âne, porc-épic, canards empaillés, vipères en bocaux, etc.
J.S.