Jean-Marc Providence

Graphotopophotologie

Graphotopophotologies…

Ce titre dit plus que le seul résultat de l’addition des mots.  

Les GRAPHIES de la main qui révèlent un sens ou ajoutent une trace, un signe sur un fond de carte, de ciel, sur une planche botanique…  

Le TOPOS qui dessine un lieu, qui désigne un lieu autant que le non-lieu de l’utopie ou celui de l’atopie si chère à Roland Barthes qui en fait la définition de l’amour.  

La PHOTO qui rappelle la prééminence de l’image quand elle énonce de vraies évidences : un nuage qui passe poussé par le vent, mis en équation.  

La LOGIE (le logos) qui pose un discours issu de cet éclectisme généreux et impose une logique née du rapprochement de deux artistes qui s’écoutent et s’entendent à merveille pour en inventer quelques-unes.  

Jacqueline Salmon et Jean-Luc Parant partagent cette même idée d’un art qui révèle, qui ouvre le monde clos des représentations habituelles, qui installent des œuvres conçues, produites, installées ensemble, sans retenue ni souci de prééminence conviant le visiteur à une expérience visuelle, émotionnelle et intellectuelle.  

Cette installation totale s’adresse à nos mémoires individuelles et collectives : vieilles cartes d’ici, d’ailleurs et d’avant, photographies de ciels mouvants ou d’aubes écarlates, animaux inclassables empruntés au bestiaire de nos peurs et de nos joies enfantines, boules sculptées, dessins hésitants toujours recommencés, liste des courses et lettre au père noël, poésies sans fin…  

Cette installation invente des images universelles dans des dramaturgies éphémères, des énonciations singulières dans une conversation avec l’espace. Cette grande installation est une poésie mise en scène, une scène poétique qui appelle le visiteur à devenir le promeneur et l’explorateur de lui-même.  

Jean-Marc Providence