Jacqueline Salmon

les miroirs de venise

2009
reflets, palais...

En 2002, j’étais rentrée d’un séjour à Venise avec le désir de photographier la surface des miroirs du xviiie dont le tain au mercure s’était lentement dégradé avec le temps et l’humidité. Je les avais imaginés alors dans mes photographies comme de grandes surfaces au gris changeant et ne réverbérant la lumière que par endroits. J’avais fait le repérage des palais où l’on pouvait les trouver.

Sept années après, invitée par une amie à Venise, j’ai voulu réaliser ce désir qui avait pris la forme d’un rêve, et face au réel, j’ai vu qu’il était impossible d’échapper au reflet des choses et des lieux par la surface des miroirs. J’étais alors à la recherche d’une représentation du temps, et j’ai soudain vu dans ces miroirs et leur reflet une manière de représenter la ville de Venise dans toute l’épaisseur de son histoire, figée dans un rêve qui la dépasse et qui l’éternise.

J.S.